Soudain privé , en 1981, de la galerie dont il a bénéficié pendant plus de dix années, mais aussi du contact avec la critique qui l’a si bien compris et lui a consacré tant de textes admirables, Guermaz poursuit son itinéraire spirituel et continue a faire évoluer son œuvre en célébrant l’unité de la matière et de l’esprit.
Mais l’esprit est bien ce qu’il aspire à retrouver en lui. A mesure qu’il progresse sur la voie de la sagesse, ses « paysages s’épurent. Les ensembles colorés s’y font plus rares. Un univers de roches mises a nu se dévoile et s’ouvre de proche en proche vers l’infini. De ses « paysages » il ne restera bientôt plus qu’ une grande étendue de sable uniformément colorée de brun clair , dont la lumière blanche et bleutée, venue du ciel comme de la terre, couronne chaque ondulation....
A ce moment même, il ne s’interdit pas de traduire d’autres états d’âme que la sérénité. Il se livre en effet a des recherches plastiques, se passionne pour la gravure et révèle dans ses œuvres sur papier son goût pour les jeux de matière, dont l’attrait est l’imprévisibilité du résultat et le caractère ésotérique des formes que le procédé fait naître.... .
Dans ses œuvres des années 9O, il semble osciller entre deux partis comprenant plus ou moins d’abstraction ou plus ou moins de couleur. Tantôt les signes colorés recouvrent tout l’espace de la toile et lui confèrent une vibration, un chatoiement et une vivacité toute musicale, tantôt ils en sont pratiquement absents et la toile acquiert une grande sobriété, que vient seulement animer le contraste entre le blanc, qui la structure en des plans verticaux et horizontaux, et le fond uniformément coloré de brun clair ou d’un ton légèrement bleuté.
Il arrive aussi qu’insensiblement, l’artiste ajoute a son œuvre un détail, emprunté a la réalité, qui la transforme, de son propre aveu, en « paysage », telle Venise posée sur la lagune et émergeant de la brume ....
Dans ses toutes dernières créations, la vision du peintre sera totalement purifiée et atteindra la plénitude de son rayonnement. ! Guermaz sera alors, selon sa propre expression, « à l’image du Cosmos ».