NOTORIETE DE GUERMAZ- (1919-1996)
1/4 Guermaz, un des acteurs du Mouvement abstrait algérien et de l’Abstraction lyrique en France :
Guermaz a été, sans conteste, l’un des peintres algériens les plus inspirés et les plus talentueux de la « génération des années 30 », dont il était d’une dizaine d’années l’ aîné .
Avec ses amis peintres, Khadda (1930-1991) , Benanteur (1931 ), puis Aksouh (1934 ) quelques années plus tard , il fut, au milieu des années 50, l’un des fondateurs de la peinture algérienne moderne de tendance abstraite .
A Paris , où il s’établit en 1961 et fit évoluer son œuvre pendant 35 ans au sein de la Nouvelle Ecole de Paris, il a pu être considéré comme un des meilleurs adeptes de l’Abstraction lyrique en France.
Son œuvre fut présentée dans de très nombreuses expositions, en Algérie comme à Paris et en province, mais aussi dans maints Salons de peinture internationaux.
Les amateurs d’art ont eu pour elle un particulier attachement : ils ont cédé à la beauté et à l’enchantement de ses « compositions » , empreintes de musicalité , à leur harmonie des couleurs, des lignes et des plans , à la transparence de la couche picturale qui servait son dessein de donner à ses toiles un caractère surnaturel et en quelque sorte métaphysique , à la maîtrise de son travail de la matière apportant une contribution décisive à l’élaboration de la forme...
Ses collectionneurs lui ont su gré de leur avoir fait partager l’émotion qu’il a éprouvée au contact du monde et de leur avoir permis d’entrevoir cette lumière « divine et éthérée », puisée au plus profond de lui-même , reflétée puis réfléchie dans son œuvre.
Il ne s’est toutefois pas refusé d’avoir d’autres sujets d’inspiration, et d’avoir recours, dans ses huiles, ses aquarelles, ses pastels, ses gravures et ses encres, à autant de vocabulaires plastiques , de choix de formes , de couleurs et de matières , que son goût de la recherche et le plaisir de peindre lui ont suggérés.
Rien d’étonnant à ce que sa peinture soit entrée dans un grand nombre de collections publiques et privées.
Elle est présente au Musée National des Beaux Arts d’Alger et à celui d’Oran , et plusieurs de ses œuvres ont fait l’objet d’acquisitions en 1963 et 1967 par le Fonds Municipal parisien d’Art Contemporain , puis par le Fonds National d’Art Contemporain en 1977.
Elle l’est aussi dans maintes collections privées, en France et dans beaucoup de pays d’Europe, mais aussi au Canada, aux Etats-Unis, en Iran, au Japon, et au Moyen-Orient.
La critique a tenu Guermaz en haute estime , tant qu’elle a pu avoir connaissance de l’évolution de son œuvre, et a reconnu en lui « un vrai peintre », « sans concessions » et « indifférent aux modes » .Elle s’est interrogée sur le regard qu’il a porté sur le monde et sur les choses -rêve ou réalité ? - et, dans des textes souvent admirables de profondeur et de justesse, elle a su très bien discerner le sens qu’il a voulu donner à sa double démarche picturale et spirituelle.
Pierre REY