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A Propos De Guermaz

  • Le cercle des amis de Guermaz
  • Abdelkader Guermaz est un peintre non figuratif de la nouvelle Ecole de Paris,l'ainé de la génération des fondateurs de l'art algérien moderne.

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28 septembre 2013 6 28 /09 /septembre /2013 07:35

... à nouveau en pleine lumière... 

 

 

Reconnu comme un des peintres non-figuratifs majeurs de la seconde moitié du XXème siècle, Abdelkader Guermaz,né en 1919 à Mascara (Algérie), mort à Paris en 1996, fut avec Khadda (1930-1991), Benanteur(1931) et Aksouh(1934 ), l’un des fondateurs de la peinture algérienne moderne de tendance abstraite, mais aussi l’un des maîtres de la Nouvelle Ecole de Paris.

A sa sortie de l’Ecole des Beaux-Arts d’Oran dont il fut l’élève, comme le fut aussi Benanteur après lui, il partage de 1940 à 1955 la conception figurative desPeintres de la Réalité poétique. Remarqué pour son talent précoce par Robert Martin, ses toiles côtoieront à la galerieColline à Oran celles d’artistes algériens et européens d’Algérie, mais aussi celles  de Picasso comme de Bernard Buffet. Il sera invité à participer en 1951 à la Biennale de Menton.

Vers 1955, il s’oriente progressivement vers l’abstraction, comme d’autres peintres de sa génération, attentifs à l’exemple que leur donne l’avant-garde parisienne qui leur offre la possibilité d’un « ressourcement ».

De 1961 date la grande fresque abstraite qu’il exécute pour la salle du Conseil général de Mostaganem, en Algérie. Ils’établit à Paris à l’automne de 1961. Il y côtoie des peintres d’origine méditerranéenne et s’« enrichit » au contact des artistes dont les œuvres sont exposées aux cimaises des galeries : les dernières « méditations colorées » de Bissièreen 1962, chez Jeanne Bucher, les toiles de Bazaine, de Le Moal, Moser etReichel, compagnon de Klee, deManessier, deNicolas de Staël ou Vieira da Silva…

Il y retrouve les peintres algériens ou européens d’Algérie qui l'ont précédé, Nallard, Issiakhem, Khadda, mais aussi Benanteur, Bouqueton, Mesli, Bouzid…Dans une exposition de 1963, il côtoie Benanteur, Bouqueton etKhadda, participe en 1966 à celle qui réunit Six peintres du Maghreb, il accompagne à Tunis Benanteuret le marocain Cherkaoui en 1967. Sans que l’on puisse parler d’un «  groupe oranais », les rencontres de Guermaz avec Benanteur etKhadda, nous dit Michel-Georges Bernard, leur permettent de développer leur recherche commune et diverse d’une nouvelle écriture.

Guermaz maintient le contact avec l’Algérie, représentée à l’exposition Peintres algériens à Alger le 1er novembre 1963, exposition suivie par celle du même nom en 1964 au Musée des Arts Décoratifs à Paris, puis aux Salons de l’UNAP de1964 et de 1974 à Alger. Il exposera toute la décennie 60 dans les Salons parisiens…

S’il s’éloigne, dans ses Rythmes abstraits, de la représentation du monde, il est bien,

dans cette période de son œuvre à son unisson, n’usant que du seul vocabulaire plastique.

Imprégné de culture occidentale, mais resté un oriental, Guermazs’engagera à la fin des années 60 dans une double démarche picturale et spirituelle. Il puisera désormais son inspiration dans la méditation à la recherche de la lumière qu’il reflètera et réfléchira dans son œuvre. Bientôt des signes surgiront de la toile blanche, taches de couleur ponctuelles, plans étagés, reliefs, « paysages » qui peu à peu prendront un caractère « symbolique ».

Ces « paysages » s’inscriront alors dans une autre relation au monde.  Il y célèbrera son Unité, au sein de laquelle sont indissolublement liés deux mondes, le monde spirituel et le monde sensible, selon la conception du Soufisme qu’il partage. Dans des œuvres de plus en plus épurées, l’esprit l’emportera peu à peu sur la matière. Il aura cependant donné libre cours, dans d’autres œuvres, à son goût de la recherche et à son plaisir de peindre.

Il recevra l’appui de la galerieEntremonde pendant près de dix années jusqu’en 1981 et sera invité à participer à des Salons internationaux, à Tokyo, en 1972, à Téhéran, en 1974, à Tunis, en 1980, à Londres, en 1981, et créera des cartons de tapisserie pour l’aéroport de Riyad en Arabie Saoudite.

Mise en pleine lumière, son œuvre obtiendra la reconnaissance du public et de la critique :

citonsAlain Bosquet, Maurice Cottaz, Jean-Marie Dunoyer, Franck Elgar, Rèva Rémy,

Michel Tapié…Témoignage de sa notoriété, l’œuvre de Guermaz entrera dans des collections publiques, les musées des Beaux-Arts d’Alger et d’Oran, à Paris le Fonds National et le Fonds Municipal d’Art Contemporain, le Centre Culturel Algérien et l’Institut du Monde Arabe, puis le Centre Pompidou, ainsi que dans un grand nombre de collections privées en Europe, au Canada, aux Etats-Unis, en Iran, au Japon et au Moyen-Orient.

Lorsque la Galerie Entremonde ferma ses portes en juillet 1981, la critique parisienne n’eut plus accès à l'oeuvre de Guermaz. Tout attaché à l’accomplissement de son œuvre, Guermaz n’aura pas le désir de s’imposer pour la maintenir en pleine lumière. Il la fera en revanche évoluer en solitaire et recevra chez lui, jusqu’à sa mort en 1996, les collectionneurs qui savaient où le rencontrer. Sa notoriété ne pouvait que gravement en souffrir.

Cependant, bien avant sa mort, comme l’a rappelé Michel-Georges Bernard, d’éminents connaisseurs de la peinture algérienne et maints de ses amis ont insisté sur la nécessité, comme le dit alorsBenanteur, de briser le silence dans lequel il est abusivement maintenu.

A cette fin, des recherches seront entreprises auxquelles ses collectionneurs apporteront leur concours, pour retracer son itinéraire personnel, mieux connaître les étapes de son œuvre, éclairer la ou les significations qu’il a voulu lui donner, dont Pierre Reyfera la synthèse dans un essai intitulé Guermaz, peintre du silence et de la lumière. Un Colloque, dont le fil conducteur sera « Mémoire de la Méditerranée », se tiendra à la Sorbonne en 2001, sous le haut patronage de M. le Ministre de l’Education Nationale, au cours duquel Roger Dadoun présentera une communication intitulée « Abdelkader Guermaz ou la Splendeur du monde ». Une monographie dont le titre sera Abdelkader Guermaz : 1919-1996, édition lelivredart, sera publiée en 2009 avec la participation du Centre Culturel Algérien et avec le concours, pour les textes, de Michel-Georges Bernard, Roger Dadoun et Pierre Rey, des articles et des études critiques seront consacrés à Guermaz, en partie par les mêmes auteurs, dans des revues telle que Algérie Littérature/Action et dans des ouvrages généraux.

Des expositions de son œuvre seront organisées par l’ADEIAO à la Maison des Sciences de l’Homme en 2003, par le Musée de Gajac à Villeneuve-sur-Lot, en 2003, exposition de groupe, au Centre Culturel Algérien avec le concours du Cercle des Amis de Guermaz en 2009, et en 2010, à l’invitation de M. le Maire du 1erarrondissement, en coordination étroite, de nouveau, avec le Cercle des Amis de Guermaz.

En juin 2012, une exposition intitulée Guermaz, peintures 1961-1996, l’alliance du spirituel et du sensible a eu lieu à la galerieHebert. Dans la même galerie, se tiendra en 2013, du 16 octobre au 10 novembre, l’exposition Guermaz, peintures 1961-1996, regards sur le monde.

Un Hommage lui sera rendu au Salon d’Automne du 16 au 20 octobre 2013.

 

Pierre Rey

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